Après un décès survenu dans un appartement ou une maison, l’odeur de cadavre (odeur post-mortem, odeur de putréfaction) peut persister longtemps, même après le passage d’une entreprise de nettoyage.
Cela s’explique par la nature même des molécules libérées lors de la décomposition et par la manière dont elles s’incrustent dans les matériaux du logement.
1. Des molécules de décomposition très puissantes et très pénétrantes
Lors d’un décès non découvert immédiatement, le corps libère des molécules organiques volatiles extrêmement odorantes :
- amines biogènes (putrescine, cadavérine),
- composés soufrés et thiols,
- acides gras volatils,
- autres composés organiques post-mortem.
Ces molécules :
- se diffusent rapidement dans l’air intérieur,
- s’infiltrent dans les supports poreux (chape, plinthes, murs, planchers, doublages, textiles, mobilier),
- restent prisonnières des matériaux puis sont relarguées progressivement.
Même lorsque le corps a été enlevé, ces molécules continuent d’émettre dans le logement, ce qui explique la persistance de l’odeur de cadavre, parfois mêlée à une odeur de renfermé.
2. Le rôle de l’entreprise de nettoyage : nécessaire mais limité sur l’odeur
Après un décès, une entreprise de nettoyage intervient généralement pour :
- retirer les résidus visibles (taches, fluides, déchets organiques),
- nettoyer et désinfecter les surfaces,
- sécuriser le logement sur le plan sanitaire.
Cette étape est indispensable, mais elle ne traite que :
- la surface des supports,
- la charge microbienne et les risques infectieux.
Elle ne peut pas, à elle seule, neutraliser :
- les molécules volatiles déjà absorbées dans la masse des matériaux,
- les composés responsables de l’odeur de putréfaction ou de post-mortem.
Résultat : le logement est propre et désinfecté, mais l’odeur de cadavre reste présente.
3. Pourquoi l’odeur de cadavre persiste malgré le nettoyage ?
Le nettoyage, même très sérieux, ne suffit pas parce que :
- les produits de nettoyage agissent uniquement en surface,
- les molécules d’odeur sont piégées en profondeur dans les matériaux (sols, plinthes, murs, textiles),
- même une désinfection complète n’a aucun effet sur ces composés volatils,
- les matériaux poreux continuent de relarguer ces molécules dans l’air,
- la chaleur et l’humidité accentuent cette réémission.
Peinture, lessivage, aération, désodorisants ou bougies parfumées :
- ne détruisent pas les molécules responsables de l’odeur,
- masquent temporairement ou déplacent les odeurs,
- peuvent, à terme, compliquer l’analyse et le traitement.
C’est pour cela qu’une odeur de cadavre revient souvent quelques heures ou quelques jours après le nettoyage, dès que le logement est refermé ou que la température remonte.
4. La seule réponse durable : la neutralisation moléculaire professionnelle
Pour éliminer durablement une odeur de cadavre dans un logement, il faut un traitement dédié aux odeurs post-mortem reposant sur la neutralisation moléculaire :
- action dans l’air et à l’intérieur des matériaux,
- décomposition chimique des molécules responsables de l’odeur,
- traitement des surfaces et des supports poreux,
- stabilisation olfactive du volume (appartement, maison, parties communes…).
Ce type d’intervention vient en complément du nettoyage et de la désinfection, et non en remplacement. C’est l’association des deux :
- nettoyage / désinfection,
- puis neutralisation professionnelle des odeurs,
qui permet de retrouver un logement habitable, présentable et exploitable (occupation, location, mise en vente).